Le Comité de Pilotage (Copil) du Dispositif d’Appui à la Compétitivité du Cameroun (DACC), a tenu sa 10ème session le 28 Mai dernier à Douala, en présence des représentants de l’Union Européenne et du Ministère du Commerce du Cameroun.
Réuni au Star Land Hotel à Bonapriso, Les commissaires ont obtenu l’approbation de la mise en œuvre du plan d’action 2024 et la réalisation des actions du cadre logique du projet. “Nous arrivons au terme du projet, et nous nous rendons compte que nos entreprises ont beaucoup gagné, notamment l’attractivité de nos produits qui sont désormais plus attirant car des activités pour l’amélioration des packaging ont été menées, et c’est ce qui est appelé au niveau du DACC, service non financier.” précise Mme Temfemo Adija, Chef de la division des études et des statistiques au Mincommerce. D’après Jérôme Pons, représentant de l’Union Européenne, il était également question de tirer les leçons des erreurs enregistrées au cours de l’exercice. “il y a eu des appuis techniques et financiers, et nous sommes là pour faire le point afin de tirer des leçons de nos erreurs, afin de mieux préparer de nouveaux programmes d’appui à partir de lui 2025. On a identifié des secteurs comme le Bois, le Cacao, l’économie digitale, mais on a va identifier des chaînes de valeurs.” a-t-il déclaré au micro de Wing Press Africa.
Le Dispositif d’Appui à la Compétitivité du Cameroun (DACC) est un instrument de la coopération Cameroun – Union européenne (UE) qui répond à l’engagement de celle-ci à accompagner la mise en cœuvre de l’Accord de Partenariat Économique (APE) au Cameroun, Accord entré en vigueur en août 2016. Son objectif général est d’améliorer la compétitivité de l’économie camerounaise, notamment celle des Petites et Moyennes Entreprises (PME) et des Très Petites Entreprises (TPE). II a pour instance de supervision un comité de pilotage (COPIL) composé de représentants du secteur public et privé qui en assurent la coprésidence.
Depuis son lancement, ce ne sont pas moins de 270 TPE et PME qui ont été renforcées par le DACC. Des entreprises qui évoluent dans les secteurs de l’agro-industrie, du textile et de l’industrie de l’habillement, de l’imprimerie, de la cosmétique, de l’hôtellerie et du tourisme. Elles ont bénéficié d’appuis techniques divers (diagnostics techniques et commerciaux, audits énergétiques et processus d’efficacité énergétique, montage de business plans et dossiers de financement, formations diverses, accompagnement dans les processus de certification à l’ANOR, amélioration de la productivité…). Elles sont également accompagnées dans leurs négociations bancaires avec des accords de financements déjà obtenus de l’ordre de 650 millions de FCFA pour des demandes en instance de l’ordre de 4,5 Milliards FCFA, en instruction dans les différents établissements de crédits sollicités.
“Le secteur privé à gagné à plusieurs niveaux”, précise le représentant du secteur privé, Pedie Strafort : “d’abord dans la coopération public privé, c’est l’une des premières expériences qui a vraiment permis au secteur privé de contribuer à un programme, qui permet de renforcer la compétitivité des entreprises. Et là, on parle essentiellement des PME dans les secteurs névralgiques pour le Cameroun. On a parlé de plusieurs secteurs qui ont bénéficié d’appui. L’autre élément, c’est que nous avons travaillé des appuis non financiers. Quand on parle des entreprises au Cameroun, la compétitivité passe prioritairement par des appuis non financiers, en termes d’améliorations de l’organisation interne de l’entreprise, du packaging, formation du personnel, et d’instruction d’appui des dossiers de financement.
Et donc, tous ces éléments ont permis de mettre en place les fondements d’un appui structurel et systématique des entreprises du secteur privé. Nous avons également appris qu’il est plus efficace d’accompagner les entreprises à travers les chaînes de valeur, de sorte qu’on ait plus d’impact. Parce que, l’accompagnement individuel, certes à un avantage, mais, au niveau systémique, on s’est rendu compte que l’attelage avec les grandes entreprises, qui éprouvent le besoin de s’approvisionner localement, a permis qu’on redescende au niveau des PME, pour accompagner toute une filière, afin de permettre au grandes entreprises d’obtenir en quantité et en quantité, ce dont elles ont besoin. En matière de financement aussi, on s’est rendu compte que, le tout n’est pas de disposer de ligne de financement car, dans le cadre du DACC, il y avait pratiquement une trentaine de milliards disponibles pour les entreprises, mais on s’est rendu compte qu’il y un travail de préparation intense auprès des entreprises pour qu’elles puissent accéder à ses financements là.
Et donc, la leçon principale que nous retenons, c’est déjà l’importance de la coopération avec les autorités publiques et les partenaires comme l’Union européenne, de façon à ce qu’on mobilise toutes les parties prenantes autour de l’accompagnement des entreprises en fonction des secteurs prioritaires. Et en matière de financement, il faut soutenir les entreprises et les institutions financières, pour que le dialogue entre ces deux là puisse être fluide et que les uns et les autres en tirent bénéfice.” Mme Temfemo Adija, du Mincommerce, a ajouté :” Il y eut des études concernant le renforcement des capacités des entreprises dans l’étiquetage et l’emballage des produits. Une étude de faisabilité à été faite pour la mise en place d’une unité de conditionnement de nos produits. Et au moment où le Made In Cameroun a dû vent en poupe, c’est une chose à apprécier car nos entreprises ont vraiment beaucoup de cette unité de conditionnement, surtout que nos emballages au Cameroun sont importés.”
Plusieurs actions relevant de l’amélioration du climat des affaires et de la promotion du dialogue public-privé sont à mettre à l’actif du DACC. Sans être exhaustif, on peut mentionner la production de guides sur l’investissement et l’import-export, le déploiement du formulaire unique des opérations de commerce extérieur, la vulgarisation de la procédure dématérialisée d’émission du certificat d’origine CCIMA, le renforcement des capacités du centre d’arbitrage et de médiation de la chambre de commerce, un appui multiforme au Cameroon Business Forum (CBF), la production des notes de conjoncture sur l’économie camerounaise et la production en cours d’un Livre Blanc sur le même sujet.
Billy Kolla