La commission nationale anti-corruption (Conac) du Cameroun a déployé sur le site de la Fiac 2023 une équipe de jeunes dynamiques pour sensibiliser les entreprises participantes et les visiteurs.
À l’occasion de la deuxième édition de la Foire Internationale des Affaires et du Commerce (Fiac), la Conac entend construire ‟une masse critique d’acteur positif՚՚. Il s’agit selon Benjamin Fouda Effa, Communicateur de la Conac de rassembler des jeunes camerounais conscients du manque que cause la corruption sur la société et qui s’engagent à ne jamais la pratiquer. « Pour parvenir à renverser la tendance d’un fléau social, il faut présenter aux acteurs du secteurs des affaires, du secteur économique ainsi que les participants qui nous rendent visite, l’impact d’un geste de corruption sur le tissu économique national et sur la société. » Benjamin Fouda Effa souligne également que le numéro vert (1517) ainsi que le numéro whatsapp 658 26 26 82 sont des canaux fiables pour dénoncer dans l’anonymat des cas de corruption observés : « Votre téléphone est une arme pour combattre la corruption, utilisez-le ! »
Dans sa stratégie de la lutte contre la corruption, l’organisme a opté pour le cadre de ces journées de rencontre entre entrepreneur, de faire « du porte à porte » pour une mise en garde des individus qui persistent à faire régner la corruption. « La Fiac est un lieu qui bonde de monde. Nous y trouvons de véritables acteurs économiques qui viennent d’entreprises républicaines et commerciales. Nous devons aller vers elles pour signifier la nécessité qu’il y a à tourner le dos à la corruption. » Dit ainsi Benjamin Fouda Effa, par ailleurs responsable de l’équipe déployée sur le site de la Fiac 2023. Pour se faire, « la Fiac devient donc une tribune, une opportunité à partir de laquelle nous discutons directement avec les personnes afin qu’ils sachent qui nous sommes et qu’ils aient des contacts pour dénoncer comme il se doit. » ajoute-t-il. La victime devra envoyer une photo, une vidéo, ou un son qui servira de preuve pour les services opérationnels de la Conac de procéder à toutes vérifications nécessaires en vue d’identifier les suspects.
Au Cameroun comme partout dans le monde, la corruption est alimentée par un certain nombre de facteurs tel que l’instabilité politique/institutionnelle et diverses formes de défis sécuritaires causés par les conflits violents. « Il y a la question de préjudice financier subi par l’Etat du Cameroun du fait de la corruption. » révèle Benjamin Fouda Effa. De manière estimative, il dévoile qu’en 2021, le préjudice financier subi par l’Etat du Cameroun était de 44 Milliards de Franc CFA. En 2022, « ce préjudice a chuté à près de 4,5 Milliards grâce aux affaires traitées par la Conac, le TCS et d’autres institutions… » souligne-t-il.
La commission nationale anti-corruption entend saisir l’opportunité offerte par la foire internationale des affaires et du commerce pour sensibiliser davantage les riverains de la cité économique du Cameroun sur la nécessité de barrer la voie à ce fléau social.
Charles Totchum