Plus de 12 millions d’enfants dans le monde souffrent de malnutrition. La majeure partie étant en Afrique, un atelier régional s’est tenu à Douala, sous la conduite de l’Organisation Mondiale de la Santé, afin de résorber le mal.
6 parties prenantes de la lutte contre la malnutrition à savoir, le l’OMS, L’unicef, la FAO, le PAM, le HCR et le Ministère de la Santé du Cameroun, ont pris part à un atelier de formation sur l’opérationnalisation des nouvelles lignes directrices de l’OMS pour la prévention et la prise en charge de la malnutrition des enfants de moins de 5 ans en Afrique, du 21 au 23 Février 2024 à Douala. C’était 21 recommandations instruites aux 47 pays membres représentés lors de l’atelier.
L’événement était organisé par l’Organisation Mondiale de la Santé, conduite pour la circonstance par Dr Ouedraogo Laetitia, Conseillère Régionale pour la nutrition et la sécurité sanitaire pour l’OMS Afrique : “Plus de 12 millions d’enfants dans le monde souffrent de la malnutrition. De ces 12 millions, le plus gros fardeau est en Afrique. Et, presque tous les 47 pays membres sont touchés, et à des propositions différentes dont certains au-dessus du seuil critique.” explique-t-elle pour justifier la cible des ateliers.
Dr Ouédraogo pense que pour résoudre ce problème de la malnutrition qui émane de plusieurs facteurs, à savoir la Pauvreté, la négligence, la maladie, plusieurs agences doivent se mettre ensemble, serrer les coudes et résoudre chacun en sa manière, tout en suivant les lignes directrices de L’organisation Mondiale de la Santé. “la malnutrition est issue de plusieurs facteurs, d’où la nécessité d’inclure les 5 agences sus-cités: la Santé, l’économie, l’agriculture, la démographie, pour des actions holistiques, car la malnutrition est multifactorielle. Le but de l’atelier était de pousser les pays à prendre conscience de la situation et de prendre des mesures en tenant compte du contexte de leurs pays, afin de sauver un maximum d’enfants de la malnutrition”, a-t-elle ajouté.
Présente à l’événement, Estelle Laure Mahop cheffe de bureau des interventions nutritionniste au Minsanté, déclare au micro de Wing Press : “Selon la dernière enquête nutritionnelle menée par le Minsanté, le PAM, L’unicef, le HCR en 2022, la nutrition des enfants camerounais âgés entre 6 à 59 mois dans l’Extrême Nord, le Nord, l’Adamaoua et l’Est, s’est sérieusement détériorée. La même enquête a révélée une prévalence très élevé du retard de croissance, dépassant même le seuil d’urgence dans le pays, avec un maximum d’un enfant sur deux affecté par les réfugiés, et les personnes déplacées à l’intérieur du pays” des statistiques pour le Cameroun qui confirment la nécessité et l’urgence de prendre plus au sérieux le problème de la malnutrition en Afrique.
Estelle Laure Mahop (Minsanté) ajoute : “les agences n’ont plus les mêmes ressources pour les camp de réfugiés, étant de moins en moins financées à cause de la multitude des crises dans le monde. Aussi, les camp sont de plus en plus fermés, et les réfugiés ne développent pas assez de stratégie pour s’entraider.” Elle justifiait ainsi l’une des stratégies directives mises sur pied au cours de l’atelier.
Au Cameroun les interventions humanitaires ont touché 165 000 personnes dans la prévention à base communautaire, à travers les programmes d’enrichissement alimentaire à domicile, avec la promotion de l’alimentation des jeunes enfants, des conseils et un soutien en cas d’urgence. Ça représente 28% de l’objectif annuel.
Plus de 41000 enfants souffrant de malnutrition sévère ont été admis pour traitement dans la région de l’Extrême-Nord. 28093 enfants ont été admis dans la région du Nord, l’Adamaoua et l’Est, et 1665 dans les régions du Nord Ouest et du Sud Ouest. En 2023, sur les 81343 enfants de moins de 5 ans attendus dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord et de l’Adamaoua, de l’Est, du Sud Ouest et du Nord Ouest, 81307 ont été admis dans les Centres pour un prise en charge de la malnutrition aiguë sévère.
Billy Kolla