La Beac a réuni 150 experts Fintech (Finances et technologies) à Douala, capitale économique du Cameroun, durant trois jours pour une concertation sans tabou, en vue de propulser l’écosystème financier de la sous-région Afrique Centrale.
Le Cemac Fintech Forum a été organisé du 29 au 31 janvier 2024 dans le but d’accélérer l’inclusion financière dans la sous-région. Selon M. OTOUMOU Jean Clary, Directeur Général de l’exploitation Beac, “il s’agissait du rassemblement d’esprits innovants et visionnaires, réunis pour explorer et façonner l’avenir du secteur financier, avec l’irruption de nouveaux acteurs et des nouveaux outils de paiement au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).”
Les échanges se sont déroulés entre des intervenants issus de plusieurs milieux : Fintechs, opérateurs de téléphonie mobile, Beac, Gimac et experts financiers. À travers les ateliers plusieurs sous-thèmes ont été développés : quelles technologies financières pour la Cemac, les difficultés à entreprendre dans le monde des technologies financières en zone Cemac, quelle structuration optimale de l’écosystème des technologies financières dans la sous-région, etc.
M. OTOUMOU explique
Selon le Directeur General de l’Exploitation Beac, “En 2022, la CEMAC comptait 498 prestataires des services de paiement, déployant plus de 37 millions de comptes et effectuant 2,4 milliards de transactions, pour un montant dépassant les 107 126 milliards de Francs CFA, comparés aux données de 2017, 303 millions des transactions pour un montant de 4 700 milliards de FCFA. Soit une évolution en volume de plus de 800% en 5 ans.
Les données préliminaires de 2023, actuellement en cours d’affinage, indiquent une progression estimée à 7,2% du montant des transactions sur l’activité de fourniture des services de paiement, soulignant la résilience et la croissance continue de notre secteur.
Ces chiffres reflètent au sein de notre communauté, une activité financière robuste et un engouement croissant pour les services de paiement électronique, notamment et surtout des transactions de virements instantanés, de monnaie électronique, communément appelées « Mobile Money ».
En effet, en analysant les modalités de paiement, nous constatons que le virement instantané de la monnaie électronique a émergé comme l’instrument le plus utilisé, représentant plus de 96% des transactions, soit 2,3 milliards d’opérations. En comparaison, le virement classique et les transactions par carte composent respectivement 2% des transactions, totalisant 48,3 millions d’opérations. Ces tendances démontrent clairement la prédominance croissante des solutions de paiement électronique dans notre région.” Des déclarations du Directeur Otoumou Jean Clary pour justifier les raisons du Forum qui s’est tenu au Best Western à Douala.
Selon la Beac, Le terme Fintech a été employé pour les entreprises qui utilisent les avancées technologiques en vue de fournir des services financiers classiques ou innovants, durant le séminaire. Un terme qui pourrait disparaitre car, un peut évasif quant au contexte actuel.
Dans son discours de circonstance, M. Otoumou, a presenté les motivations de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale, à organiser cette rencontre qui sera désormais répétitive : “Les Fintechs opèrent dans divers domaines du secteur financier, en exploitant la technologie pour améliorer l’efficacité, l’accessibilité et la facilité d’utilisation des services financiers tels que les services bancaires en ligne, les technologie blockchain, le crowdfunding, gestion de patrimoine automatisée (robo-advisors), assurance technologique (Insurtech) l’intelligence artificielle (IA) et analyse des données.
L’émergence des Fintech a perturbé le paysage financier traditionnel en introduisant de nouvelles façons de fournir et de consommer des services financiers ; cela a conduit à faire évoluer la perception et la conception monolithique de la chaine de paiements, soulevant des questions réglementaires et de sécurité nouvelle pour l’ensemble de l’écosystème bancaire et financier de la CEMAC. En effet, bien qu’opérant souvent dans un environnement de fourniture de services bancaires et financiers traditionnellement très réglementé au regard des données et des informations financières sensibles traitées, ces entreprises n’ont pas toujours conscience de la nécessité d’entretenir des liens avec les régulateurs en charge des différentes composantes de l’écosystème bancaire et financier de la CEMAC, sans lesquels le développement de leurs activités sera freiné en l’absence d’un cadre légal et réglementaire adapté.
Ainsi donc, cette première rencontre de rassemblement et découverte mutuelle des différents parties prenantes de l’écosystème des Fintechs de la CEMAC, la BEAC s’est fixée pour objectifs de :
Rassembler et Mobiliser tous les acteurs de la Fintech de la Zone CEMАС, afin qu’ils se découvrent mutuellement et échangent sur leurs visions et besoins. Le Forum a permis de Faciliter le dialogue inclusif entre les acteurs majeurs du développement des Fintech en zone CEMAC.
La Beac a proposé des orientations pour l’encadrement réglementaire de l’activité des Fintechs Face à la croissance rapide de l’activité de paiement électronique, il est impératif de développer des orientations réglementaires claires et adaptées. Selon elle, le forum a été le catalyseur d’une réflexion approfondie en vue de créer un cadre réglementaire propice à l’innovation tout en assurant la stabilité financière.