Le but visé par le PAGOC, est de mettre en place une dynamique participative et inclusive qui mobilise toutes les parties prenantes, afin d’améliorer l’accès à la justice des détenus vulnérables, leurs conditions de détention et leur réinsertion socioprofessionnelle et limiter de fait, les récidives. Selon Me Mafetgo Clémence, avocate internationale et participante, il faut encourager ses formations car, il y a suffisamment à faire au Cameroun
Selon les ONG ASF France, RECODH et RIDEV, “le Cameroun compte 76 établissements pénitentiaires et dispose d’un cadre législatif protecteur des droits humains, ancré dans la constitution de 1996 et soutenu par la ratification de diverses conventions internationales. Malgré la construction de nouvelles prisons, la rénovation des infrastructures existantes et les initiatives pour accélérer les procédures judiciaires, de nombreux défis restent encore à relever car, les prisons camerounaises souffrent d’une surpopulation chronique à hauteur de 178%, avec des taux d’occupation approchant les 500%. Cette situation est notamment due à la détention provisoire prolongée, représentant 58% des détenus, incarcérés parfois pendant plusieurs années en attendant leur procès.
En tout état de cause, les ONG sus-cités, ont lancé un Projet d’appui à une gouvernance carcérale basée sur les droits humains au Cameroun, lequel projet va durer 42 mois (du 1er Avril 2024 au 30 Octobre 2027). A l’occasion dudit projet, il se tient à Douala les 28 et 29 Novembre, une série de formation à l’attention des acteurs de la chaîne pénale, afin que bien que issus de différentes écoles et des pays différents, qu’ils aient les mêmes approches dans l’exercice de leur mission quotidiennes. Il est question de pousser à la compréhension des différents sujets, les approches des prises en charge des personnes en détention au Cameroun, en prenant en compte le cadre juridique réglementaire à la fois du Cameroun et à l’international, notamment pour ce qui est du corpus des traités ratifiés par le Cameroun.
L’avocate française, Plagnol Clémentine, formatrice pour le compte de Avocats Sans Frontière (ASF) a fait savoir à Wing Press Africa, que “L’idée de ces formations données à l’hôtel Vallée des Prince à Bessengue, dans ‘arrondissement de Douala 1er, est de donner des clés au travers de la loi internationale et nationale, pour la réussite sur le terrain de ses confrères qui sont confrontés à des situations, face aux autres acteurs de la chaîne pénale au contact des personnes privée de libertés. Les participants pourront avoir la même base de données pénales” a-t-elle précisé.
D’après le représentant du Réseau Camerounais des Organisations des Droits de l’Homme (RECODH), en la personne de Me Joseph Désiré Zebaze, “Ces formations interviennent dans un contexte préoccupant, ou la surpopulation carcérale est vraiment énorme, car, on se rend compte que 54% des personnes détenus sont des prévenus, c’est à dire des détenus qui attendent d’être jugés. Les avocats doivent améliorer leurs approches, en termes de prise en charge des détenus vulnérables.” a-t-il déclaré à Wing Press Africa
L’intervention de Me Mafetgo ; avocate internationale et participantes
“étant avocat intervenant dans les droits de l’homme, nous avons besoin du contenu de ces formations, à savoir la protection des personnes vulnérables privées de liberté. Il faudra connaître les droits de ceux-ci, et les rouages des différentes procédures pour pouvoir les défendre. Je suis également ici pour un partage d’expérience de mes 28 ans d’exercice, que je compte partager avec les plus jeunes.” Selon l’avocate aux barreaux du Cameroun, l’état des lieux est hautement préoccupant, la situation des droits de l’homme au Cameroun est au fond du gouffre.
Me Nnana Tchouagteu, Avocate stagiaire et participante
De nos jours, des personnes privées de liberté sont très maltraitées. Nos clients pour certains l’ont été devant nous. Également, lorsque nous effectuons des décentes, nous constatons que les détenus sont maltraités, leurs droits ne sont pas respectés. Ce séminaire va renforcer nos capacités, et nous permettra de mettre en place tous ces outils juridiques et pratiques, afin de faire face à la situation prochainement devant des hommes de loi. Me Nnana intime que tout part d’un manque de culture juridique
À l’issue de la formation, l’ONG RECODH espère que les professionnels qui sont venus de plusieurs écoles, aient les mêmes outils les personnes en détention, mais surtout la création d’un networking pour le partage continue de connaissance pour un compréhension commune sur les prévisions juridiques qui existent déjà, sur les engagements internationaux du Cameroun, afin qu’ils soient davantage mieux maîtrisés et mieux appliqués.
Le Projet d’Appui à une Gouvernance Carcérale basée sur les droits humains au Cameroun
En effet, les prisons camerounaises souffrent d’une surpopulation chronique (178%), avec des taux d’occupation approchant les 500%. Cette situation est notamment due à la détention provisoire prolongée, représentant 58% des détenus, incarcérés parfois pendant plusieurs années en attendant leur procès. Les détenus les plus vulnérables en sont les principales victimes et ont un accès limité à une assistance judiciaire adéquate.
Par ailleurs, les conditions de vie sont souvent difficiles au sein de ces centres de détention (manque de nourriture, d’eau potable, d’hygiène de base, de soins médicaux, etc.), ce qui peut avoir des conséquences graves sur la santé physique et mentale des détenus
Face à cette situation, le projet PAGOC souhaite venir en aide aux détenus les plus vulnérables, notamment les jeunes et les femmes. En représentation gratuite et leur assurant une juridique adéquate et en accompagnant leur réinsertion dans la société. Par ailleurs, le projet va développer des synergies pluri- acteurs pour améliorer les conditions de détention et favoriser la mise en place effective de peines alternatives l’incarcération au Cameroun.
Billy Kolla